Gnose

Pour Clément d'Alexandrie, l'un des Pères de l'Église, le gnostique est un chrétien accompli.
Pour Bossuet, « le gnostique n'est autre chose qu'un chrétien digne de ce nom, qui a tourné la vertu chrétienne en habitude ».

De façon très générale, la gnose (du grec γνῶσις, gnôsis : connaissance) est une doctrine philosophico-religieuse selon laquelle une connaissance directe de vérités cachées concernant l'humanité, le monde et la divinité est accessible par un enseignement, le plus souvent ésotérique, un parcours, le plus souvent initiatique, ou une révélation, et est la condition de l'accès à un salut de l'âme après la mort[1]. Le terme gnose désigne aussi le contenu de cette connaissance.

A l'époque du christianisme ancien, le mot a été employé par Paul de Tarse (1 Cor. 1, 5), puis par un certain nombre de théologiens orientaux qui pendant les premiers siècles ont marqué le concept par leurs critiques ou par leurs louanges. Parmi les plus importants se trouvent Irénée de Lyon, Clément d'Alexandrie, Origène, Tertullien, ou encore Évagre le Pontique. Au XVIIe siècle, le mot est ré-utilisé en France par Bossuet et Fénelon.

Aujourd'hui, le mot gnose peut être employé pour désigner les doctrines des mouvements du Gnosticisme antique qui relèvent de théologies dualistes, c'est-à-dire de croyances dans l’existence d'un Dieu du Bien et d'un Dieu du Mal, et qui considèrent le corps et la vie terrestre comme des prisons dont l'homme doit se libérer pour être sauvé. Cette gnose dualiste, contraire aux principes théologiques du christianisme ayant été combattue par les théologiens chrétiens des premiers siècles qui l'ont qualifiée de pseudo-gnose (Paul de Tarse), ou de gnose au faux nom (Irénée de Lyon). Mais le même mot gnose peut aussi être utilisé pour désigner la gnose chrétienne qui considère que tout homme est capable de percevoir Dieu en lui, de recevoir sa lumière et d'obtenir la vie éternelle.

À partir du XIXe siècle, le terme gnose et les concepts qu'il recouvre ont été utilisés dans des contextes beaucoup plus larges, en histoire des religions, y compris non chrétienne, mais aussi de la philosophie et de la littérature ou de la politique, ainsi que par les « nouveaux mouvements religieux », ésotériques et New Age.

  1. « La gnose est une philosophie ou une science du salut fondée sur une connaissance de soi » Madeleine Scopello, La gnose, une doctrine du salut, dans Les premiers temps de l'Église, éd. Gallimard/Le monde de la Bible, 2004 - « On appelle, on peut appeler, gnosticisme — et aussi gnose — toute doctrine ou toute attitude religieuse fondée sur la théorie ou sur l'expérience de l'obtention du salut par la connaissance »Henri-Charles Puech, En quête de la gnose, t I, éd. Gallimard, 1978, p. 185 - Pour le gnostique la connaissance « de soi est connaissance de Dieu », selon Elaine Pagels, Les évangiles secrets, éd. Gallimard, 1982, p. 171.

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